CONCOURS POUR LE MEMORIAL DE LA SHOAH A BOLOGNE
Le mémorial de la Shoah s’accorde du lieu, du topos. Il se meut dans l’espace, il tend à ouvrir les perceptions pour susciter une émotion sensorielle et l’idée des corrélations entre les mondes et les hommes.
Pour ce faire, une série de pneumatiques moyennement gonflés et mis en réseau par un système de tuyaux souples, équipés de buses à diffusion progressive et variable, est recouverte d’un maillage filaire insérant des pavés de bois.
Le maillage se contracte ou se détend, recouvrant et cachant l’ensemble du système gonflable situé en-dessous.
Lorsqu’un groupe de personnes investit l’espace, la nappe se déforme, par le simple fait de dégonfler une bulle d’air. Ainsi, le pneumatique opposé se gonfle doucement et déforme la topographie. Passé et présent se font écho dans la lenteur du mouvement.
Nous souhaitions, par cet effet de simple fluctuation de l’air, faire prendre conscience à l’individu qui visite cet espace, qu’il a un impact sur son environnement. Il peut être seul acteur, déterminant, au-delà de son âge, sa nationalité et ses croyances et ainsi avoir une influence notoire sur la forme de son environnement.
Cette nappe, n’ayant jamais le même aspect par la force des groupes l’ayant parcourue, donne une image de mouvement mais aussi de dynamisme, de changement et de renouveau, et ainsi l’espoir de voir prendre toujours une autre forme, cette même substance constituée par le canevas des liens qui nous unissent.
Avec ce projet, nous souhaitions donner une vision poétique de l’impact de l’histoire sur le monde, comme une nappe qui fluctue de façon informelle et dont les limites sont dessinées. Le rattachement à l’existant symbolise les connexions permanentes de la structure spatiale au présent. Entre l’existant statique et la vague dynamique s’articule un jeu de résonnance sous-jacent qui permet la prise de conscience de l’évolution de l’environnement.