SARA DJAZAYERI
- Site : www.studio360s.com
- Adresse : 2500 JOHNSON AVE 5G 10463 Bronx, NY
Je suis architecte, designer d’intérieur, et présidente de l’American Institute of Architects (AIA), chapitre du Bronx, la première femme élue à ce poste depuis sa création en 1931. Je suis également la fondatrice de Studio 360 Architecture & Interior Design, une agence primée basée à New York, spécialisée dans l’architecture bienveillante, la réutilisation adaptative, et les projets à fort impact social et humain.
Née en Iran, j’ai quitté mon pays seule, encore adolescente, après la révolution islamique, pour poursuivre mes études d’architecture à Paris. Diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-La Villette, puis de Columbia Business School à New York, j’ai construit un parcours à la croisée des continents, des disciplines et des causes sociales.
Mon travail est guidé par la conviction que l’architecture peut réparer, soigner, rassembler. J’ai conçu des lieux de culte interconfessionnels, des centres communautaires intergénérationnels, et des résidences pensées pour le bien-être de personnes atteintes de maladies chroniques. Je conçois aussi des environnements sains pour les personnes immunodéprimées, en intégrant des outils de diagnostic avancés et une base de données de matériaux certifiés non toxiques.
Professeure à Pratt Institute et au City College of New York, je consacre une partie importante de mon temps au mentorat de jeunes femmes dans l’architecture. J’ai lancé plusieurs programmes de mentorat aux États-Unis, et j’interviens également à l’international, notamment auprès de jeunes architectes de l’AIA Europe.
Sous ma présidence, j’ai initié des bourses d’études pour les étudiants en architecture, des studios citoyens en collaboration avec les collectivités locales, et des projets pilotes de transformation de bâtiments vacants dans le Bronx, contribuant à revitaliser des quartiers délaissés tout en formant la prochaine génération d’architectes engagés.
Mon ambition est de donner une voix aux femmes architectes sur la scène internationale, en affirmant que la bienveillance, l’innovation et l’engagement civique sont des formes majeures d’excellence architecturale. Je veux être cette voix douce mais tenace qui murmure à l’oreille des jeunes femmes: tu peux tout faire. L’architecture, comme la vie, se dessine avec courage, se construit avec sens, et se transmet avec amour. Être un modèle, ce n’est pas être parfaite, c’est avancer, tendre la main, et montrer qu’une femme, où qu’elle soit née, peut bâtir un monde meilleur.
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Temple Shomrei Torah Congregation : Une œuvre d’architecture interculturelle au service de la dignit
En tant que femme architecte iranienne et musulmane, être choisie pour rénover des synagogues à New York dépasse le cadre d’une simple mission professionnelle. C’est un acte de confiance, de réconciliation et de dialogue entre les cultures. Tout au long de ma carrière, j’ai eu l’honneur de transformer plusieurs lieux de culte juifs, Temple Beth Rishon, Congregation Zemach David, Etz Chaim, mais le projet du Temple Shomrei Torah Congregation fut sans doute le plus profondément chargé en symbolique et en humanité.
Dans ce temple traditionnel situé dans le New Jersey, les femmes étaient reléguées derrière une cloison opaque, une Makhitzah, les excluant visuellement et auditivement de l’office. Cette configuration entraînait frustration et incompréhension, avec pour effet indirect une division au sein même de la communauté.
Plutôt que d’effacer cette séparation, j’ai proposé de la repenser avec respect et humanité : remplacer le mur massif par un muret surmonté d’une œuvre ajourée en métal, ouvrant la vue et la parole sans transgresser les règles religieuses. L’artiste, basée au Texas, a su créer un motif poétique et abstrait à partir de mes croquis.
L’un des défis majeurs fut de répondre à une exigence rabbinique très stricte : aucune main ne devait pouvoir passer à travers les ouvertures, pour éviter tout échange physique ou de messages entre hommes et femmes pendant les offices. Pour valider ce critère, j’ai conçu plusieurs maquettes grandeur nature, testées en présence du rabbin, jusqu’à obtenir un compromis pleinement conforme et accepté.
Pour financer cette œuvre, j’ai lancé une initiative inédite : j’ai fait venir une pierre bleue précieuse d’Afghanistan, confiée à des femmes artistes musulmanes, mères célibataires, pour y graver des symboles de paix, d’amour filial et de résilience. Chaque pierre, unique, a été ensuite vendue aux enchères au sein de la communauté juive, transformant ce projet en pont solidaire entre les cultures et les générations.
Le résultat est un lieu de culte transformé, où l’architecture devient vecteur de reconnaissance, de dialogue et d’harmonie spirituelle, dans le respect des traditions et l’élan d’un monde plus inclusif.
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