
Ophélie Dozat
- Site : www.materra-matang.com
- Adresse : 43 rue du Sergent Bobillot 93100 Montreuil
Ophélie Dozat (France, 1993) est architecte, enseignante et chercheuse. Diplômée en 2018 de l’ENSA Versailles et de l’EHESS en culture visuelle, elle poursuit depuis 2020 un doctorat en architecture à École nationale supérieure d’architecture de Versailles (ENSA-V) et à l’université de Cergy-Pontoise avec une recherche qui interroge le rôle esthétique du mur de soutènement dans la construction des paysages. Elle collabore également à des projets de recherche sur l’aménagement territorial et urbain, qui ont fait l’objet d’expositions à la Biennale d’Architecture et de Paysage (2019) ou encore au Pavillon de l’Arsenal avec le projet « Scénarios Futurs », lauréat du concours FAIREPARIS (2020). En 2022, elle fonde son agence d’architecture Materra-Matang à Paris avec son associé Lucien Dumas, architecte formé à l’école Boule en ébénisterie.
La pratique d’Ophélie Dozat est pluridisciplinaire et interscalaire : de la recherche en architecture, à la fabrication de mobilier puis l’aménagement d’une pièce, son travail s’étend jusqu’à la réalisation de petits bâtiments à travers l’analyse du grand territoire. Valoriser ce qui est déjà là, utiliser les matériaux à portée de main, s’intéresser aux objets ordinaires, travailler la micro-architecture, privilégier la transformation artisanale, sont autant de démarches de projet qui se soucient de l’impact environnemental de l’architecture et qui cherchent constamment à ancrer la conception dans une recherche académique et expérimentale.
Ophélie Dozat a reçu de nombreux prix depuis la fin de ses études : meilleur diplôme d’Ile-de-France par la Maison d’Architecture, 2ème prix du Trophée béton Ecoles, préselectionnée au prix des jeunes talents de l'architecture (YTAA) en 2020, puis lauréate des Albums des jeunes architectes et paysagistes (AJAP) en 2023 et distinguée par l’Académie de France à Rome en étant pensionnaire à la Villa Médicis en 2023-2024.
Soucieuse de la transmission des savoirs et des savoirs-faire, elle a notamment enseigné à l’ENSAV entre 2020-2023 pour le niveau master, et à l’EPFL à Lausanne en 2024-2025 où elle a dirigé un studio de projet pour les élèves de première année au sein du laboratoire ALICE.
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Pavillon-séchoir, Fondation Carmignac
Localisation : Fondation Carmignac, Porquerolles, 83400 Programme : Aménagement extérieur Mission : Conception et fabrication du mobilier MOA : Fondation Carmignac Livraison : juin 2024 Matériaux biosourcés : Essences de bois locales (cyprès, poirier, eucalyptus), liège et clé en pierre En collaboration avec Lou-Poko Savadogo
Micro-forêt nichée au cœur des îles d’Or, face à Hyères, l’île de Porquerolles constitue une bio-région singulière façonnée par son insularité. Invités par la Fondation Carmignac à imaginer une intervention sur leur site, nous avons entamé notre démarche par un inventaire des essences locales, en collaboration avec le Parc National et les filières bois hyéroises. En parallèle, nous avons recueilli les récits vernaculaires des savoir-faire constructifs traditionnels, afin de mieux comprendre le contexte dans lequel s’inscrit le centre d’art contemporain. Ce premier repérage a révélé le potentiel constructif et esthétique des matériaux présents sur l’île, tout en soulevant une question cruciale : comment valoriser ces ressources sans recourir à des infrastructures de séchage énergivores et délocalisées ? Notre proposition prend place dans le parc de la fondation : un dispositif immersif invite les visiteurs à expérimenter un processus de transformation du bois en temps réel. Deux troncs fraîchement coupés forment le socle d’une assise ombragée, surmontée d’une toiture composée de plaques de liège en cours de pressage. Autour, une série de mobiliers réalisés en bois séché esquissent la forme future du pavillon, une fois la matière prête à être façonnée. Du séchoir au mobilier, du prototype à l’objet, ce projet fait du temps de séchage — habituellement invisible et externalisé — une expérience sensible et partagée. Il devient le moteur d’un récit esthétique, tactile et temporel, ancré dans les ressources du territoire.
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