
Eloïse Couapel, Nathalie Debray & Chloé Massot Loom architecture
- Site : www.loom.archi
- Adresse : 24 Grande rue 44240 Sucé-sur-Erdre
Nous défendons l’acte de bâtir comme un processus durable et engagé. Nous sommes attachées à valoriser une identité locale à travers les projets que nous réalisons : chaque projet s’adapte à son environnement et revisite des techniques constructives locales pour affirmer une identité de territoire.
Loom signifie en anglais métier à tisser et incarne selon nous l’architecte et l’artisan, qui pratiquent la couture urbaine dans un souci du détail. L’architecture est pour nous une façon de créer du lien, entre passé et présent, entre personnes et espace, mais également entre savoir-faire et matières.
L’architecture nous conditionne. Elle a une place centrale dans notre vie, nous entoure et nous enve-
loppe. Concevoir des projets dans le respect du paysage et du territoire, qu’il soit urbain ou rural, est
notre rôle. Les problématiques actuelles, aussi bien sociales qu’environnementales, doivent impérativement être prises en compte dans l’acte de bâtir.
Depuis sa création, Loom s’efforce d’intégrer cela dans toutes les phases du projet. Du choix des matériaux aux différentes manières de les mettre en œuvre, nous souhaitons requestionner chaque fragment de l’acte de construire. Nous nous formons régulièrement à ces sujets afin de pouvoir les intégrer dans des cadres réglementaires et au sein de marchés publics.
Exercer en milieu rural
Nous travaillons majoritairement pour des communes rurales. En effet, l’intervention dans ces communes peut avoir un impact significatif sur la vie locale : redynamiser un cœur de bourg, valoriser un patrimoine délaissé, soutenir des initiatives locales… Nous apprécions aussi la proximité de nos interlocuteurs et les interactions pertinentes avec les élus, les équipes techniques et les usagers. En corrélation avec les lieux dans lesquels nous intervenons, notre agence se trouve sur une petite commune (Sucé-sur-Erdre, Pays de la Loire). Située en plein bourg, nous avons à cœur de faire vivre cet espace. Notre pratique intègre donc au rez-de-chaussée un lieu vivant et ouvert à toutes et tous! Expositions, événements et ateliers voient le jour : l’architecture doit rayonner à différents plans et contribuer à dynamiser les territoires.
Nous pouvons également travailler dans un cadre plus urbain, avec des problématiques autres mais
tout aussi intéressantes comme la question du logement, de la densification urbaine, de la lutte contre les îlots de chaleur...
La matière comme source d’inspiration
Nous revendiquons une architecture de site, faite de la « cueillette » des matériaux de proximité. Au
démarrage de chaque projet, nous effectuons un diagnostic des ressources locales. Par exemple, à
Vair-sur-Loire (44), le chanvre est produit localement par des entreprises et agriculteurs du territoire, et un réseau associatif de mise en valeur de l’activité travaille depuis plusieurs décennies sur le département. De plus, la commune a été témoin de cette agriculture au XXe siècle, et un four à chanvre est encore présent aux alentours. Pour nous, mettre en valeur cet héritage collectif et les savoirs faire du territoire, pour le projet de rénovation et extension de l’Ecole est devenu une évidence. Sur le projet du tiers-lieux, à quelques kilomètres du site, à Vigneux-de-Bretagne (44), des artisans ont développé un procédé de fabrication de panneaux d’isolation en paille hachée locale. Pour isoler les combles de ce projet, cet isolant avec une finition en terre crue, nous a permis de créer une ambiance feutrée pour les bureaux de l’étage. A Nantes, pour le projet d’extension d’un garage, nous sommes allées chercher des tuiles, pour parer l’extension, en rappel à la toiture présente sur le garage. Ces tuiles sont produites localement au feu de bois.
Chaque matière locale sourcée se transforme, pour nous, en potentiel créatif. Revisiter les techniques constructives, nous permet d’affirmer une identité locale à travers chaque projet. Nous tenons à travailler avec des entreprises et des fabricants de proximité, afin de mettre en avant des connaissances et des savoir-faire locaux. Ainsi, l’économie est relocalisée et les emplois sont pérennisés.
Ce travail de recherche, renouvelé pour chaque projet, permet de valoriser le petit patrimoine comme le patrimoine remarquable. Toutes les échelles nous passionnent et participent à la richesse de notre territoire. C’est le processus de réflexion et de création qui nous intéresse. Les projets que nous concevons aujourd’hui constitueront le patrimoine de demain. La compréhension du tissu existant, des techniques constructives et des manières d’habiter un lieu nous permet de concevoir des projets en lien avec leur territoire et leurs usagers, afin qu’ils soient à la fois durables et adaptables aux prochaines décennies.
Une démarche collaborative
Notre travail est collaboratif. Nous sommes persuadées que les réponses se trouvent à travers les
échanges et les discussions. Notre méthode de travail est systématiquement la même : nous faisons
la conception et l’amorce d’un projet ensemble, à trois, pour opposer les points de vue, ouvrir les
propositions et confronter nos idées. Pour être plus précises, nous pouvons presque dire que nous sommes quatre, car nous collaborons systématiquement avec le paysagiste Pierre Grelier (Atelier Horizons). Son analyse du site et du grand paysage, apporte un ancrage des projets dans leur environnement urbain et paysager, qui nous apparaît désormais indispensable. Nous poursuivons cette démarche collaborative avec les maîtres d’ouvrage et usagers en concevant dans la concertation. Celle-ci prend des formes diverses et variées selon les besoins de chaque projet : ateliers participatifs, réunions publiques, permanences architecturales, visites de chantier…
Enfin, notre travail sur la matière, nous demande de nous rapprocher des artisans locaux, afin de nous imprégner en toute humilité de leurs savoir faire, pour rendre concrètes et réalistes les mises en œuvre réinventées. Au quotidien, nous prônons un équilibre entre vie à l’agence et vie personnelle, afin de nous enrichir de toutes les manières. Nous sommes toutes investies dans des activités et associations différentes, afin de continuer d’apprendre par les échanges et les rencontres. Que ce soit dans des engagements pour défendre notre profession au sein de l’Ordre des Architectes, des associations permettant de démocratiser l’architecture auprès du grand public ou des collectifs valorisant des techniques de constructions en terre crue, nous prenons le temps de nous mobiliser pour asseoir notre pratique.
Faire avec le « déjà-là »
Nous avons une appétence pour les interventions sur le bâti existant. Les contraintes qui en découlent sont pour nous un terrain de jeu, riche et diversifié ! Par-dessus tout, « Réparer l’existant » est, selon nous, le premier acte écologique. Parmi les projets présentés, beaucoup sont des projets de rénovation, réhabilitation, extension. Pour autant, le projet de construction neuve, s’inscrit dans un contexte urbain ordinaire, qu’il vient densifier. Construire la ville sur la ville, pour protéger nos terres agricoles, est en accord avec notre posture de préservation, réparation, consolidation, intensification.
Nous vous remercions pour l’attention portée à notre candidature et espérons avoir l’opportunité d’échanger plus sur notre vision de l’architecture, que nous tentons de rendre sobre, joyeuse, ancrée dans son territoire et engagée.
Eloïse Couapel, Nathalie Debray, Chloé Massot (N* Ordre : 090759/081121/089721)
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RÉNOVATION ET EXTENSION D’UNE ÉCOLE - Tisser
Pour redonner une cohérence à un existant morcelé, le projet vient s’articuler autour de bâtiments au patrimoine remarquable de la commune. La restructuration se veut sobre, pour magnifier et mettre en scène un paysage bâti et végétal déjà présent.
L’école publique La Fontaine s’est tissée au fil du temps autour d’un patrimoine remarquable, caractéristique du XIXe siècle et typique des bords de Loire avec le tuffeau. Autour de cela, est venu se greffer des constructions, créant un gabarit existant morcelé, tant spatialement qu’historiquement. Les bâtiments patrimoniaux et le site ont accueilli, au cours du temps, des extensions donnant lieu à un tissu disparate. Cela dans un regroupement de communes (Anetz et Saint-Herblon) qui demande à re-créer un lien commun fort. L’école communale doit alors y occuper une place centrale afin d’offrir aux nouvelles générations un lieu d’apprentissage et de vie collective riche et bienveillant. Ce contexte nous sert de patron pour venir y tisser l’école de demain, un lieu qui rassemble, tant sur le plan humain que spatial, en offrant à la commune des espaces supplémentaires venant lier les différents édifices du site. Nous créons pour cela, au centre du projet, une placette se glissant entre les deux bâtiments patrimoniaux. Celle-ci est le fil conducteur du projet de restructuration. Centrale, elle dessert l’école maternelle d’un côté (au Nord) et l’élémentaire de l’autre (au Sud), assurant une lisibilité certaine et un point névralgique de rassemblement. Elle permet de redonner de la force au bâtiment de l’ancienne mairie et de l’asseoir.
Les extensions accompagnent sobrement les constructions patrimoniales existantes. L’ossature bois apparente à l’extérieur reprend le rythme vertical des ouvertures des constructions anciennes. Cet exosquelette est le support d’une isolation en béton de chanvre qui fait écho à l’enduit chaux-sable du bâti existant.
Les cours sont conçues comme des oasis : elles favorisent des interactions apaisées entre les enfants lors des récréations et encouragent une utilisation non genrée des espaces extérieurs. Ces espaces sont travaillés par strates différenciées, offrant, lors des récréations, des espaces capables pour chaque enfant.
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