Salma et Salwa Mikou sont deux femmes architectes françaises et marocaines nées à Fez au Maroc. Diplômées de l’Ecole d’Architecture Paris Belleville, elles ont fondé MikouStudio en 2007 après avoir chacune collaboré avec des agences internationales notamment Jean Nouvel pour Salwa (2000-2006) et Renzo Piano pour Salma (2002-2006) pour lesquelles elles ont suivi des projets d’envergure en France et à l’étranger. Leur architecture questionne l'évolution de la forme architecturale, la capacité de transformation des bâtiments et leur rôle en tant que catalyseurs urbains. Elle privilégie l'amplification des usages et leur mise en scène pour introduire de nouvelles interactions sociales et humaines. La question du rituel dans l’Architecture les intéresse particulièrement pour thématiser les valeurs sociales d’être ensemble et questionner la relation à l’autre. Elles revendiquent la pensée de Superstudio : « Nos architectures sont des espaces en attente de nos cérémonies ». Leurs bâtiments tentent de spatialiser une phénoménologie expérientielle à travers une approche sociologique, anthropologique et tectonique de la matière et son rapport à l’imaginaire collectif. Pour Salwa et Selma, chaque site est unique et induit une expérience sociale, sensorielle et esthétique spécifique. Se connecter aux imaginaires du site, a ses couches invisibles et honorer le déjà-la permet au projet d’Architecture de témoigner et de réunir le réel et l’imaginaire. La poétique de situation et les mémoires du lieu enrichissent leur pratique architecturale et sa narration. Leur conception du projet prend en compte l’idée d’un parcours narratif comme une suite de moments, avec une expérience physique et sensuelle élémentaire. Elles aiment travailler avec les éléments immatériels de l'architecture : la lumière naturelle, les brises, les vibrations, la couleur et la nature, pour susciter l’émotion, transmettre un message qui transcende l’usage du bâtiment. Elles aspirent à une certaine écologie radicale en mettant l’accent sur l’économie de matière, la modularité des éléments et la recherche de systèmes constructifs innovants combinés avec des matériaux sensitifs voire traditionnels. Leurs bâtiments font cohabiter des environnements urbains hétérogènes, des cultures plurielles, des matériaux différents à la fois bruts et raffinés, à l’image de leur vision de la ville contemporaine, inclusive, bigarrée et multiculturelle. Les fondements de leur vocabulaire architectural s’appuient sur la poétique de l’Assemblage déclinée du système constructif, à la matière, en passant par le social et l’humain. Il y a chez Selma et Salwa une certaine récurrence de la poétique de l’assemblage dont elles valorisent la dimension sociale, culturelle et humaine : pour elles, assembler c’est composer avec ce qui existe, créer de l’hybridation, du pluriel, de la variété et de l’inclusion. Les derniers projets livrés incluent la piscine et centre sportif Aquazena à Issy-les-Moulineaux, le lycée Simone Veil de Boulogne-Billancourt, Le bâtiment métropolitain de Bordeaux Belcier face à la Garonne incluant logements, logements étudiants et centre sportif, le centre aquatique Balsanéo à Châteauroux, la tour de logements à Nanterre et la rénovation de l’Atelier Yves Saint Laurent et Pierre Bergé rue Campagne Première à Paris.