Fière Napolitaine d’origine suisse et Parisienne établie, Ludovica Di Falco est héritière d’une triple culture dont elle aime faire dialoguer les parfums, les couleurs et les sons. Elle fonde l’agence SCAPE en 2004 suite à sa formation à l’École d’architecture de Rome. Pour son œuvre comme pour sa vision du métier d’architecte, c’est dans la littérature, la peinture, la musique, la photographie et le cinéma que l’architecte puise inlassablement son inspiration. Si Ludovica est une architecte rebelle, c’est dans le sens que lui donne l’essai Learning from Vegas : « Learning from the existing landscape is a way of being revolutionnary for an architect. » À la grandiloquence, elle favorise un dialogue serré avec un contexte, son histoire et ses usages, en concertation constante avec le maître d’ouvrage. Les projets de SCAPE sont ainsi l’écho de l’environnement où ils s’inscrivent sur un plan architectural, urbanistique et socio-économique. En témoigne la réalisation d’ENJOY en 2018, l’un des premiers bâtiments à énergie positive de Paris, en bois et béton. Accueillant des bureaux, des commerces et un tiers-lieu, il emploie le langage ferroviaire de son site d’implantation et conserve les codes haussmanniens de la capitale. Après les réalisations de ZAC des Batignolles et de la Porte des Lilas, l’agence prend en charge des opérations de grande envergure, comme le centre d’aiguillage complexe de la SNCF à Pantin, ainsi que des équipements culturels et des logements à Milan. Chez SCAPE, chaque chantier est un plateau de tournage dont l’architecte est le metteur en scène, dans la représentation caustique que s’en faisait Billy Wilder : « A director must be a policeman, a midwife, a psychoanalyst, a sycophant and a bastard. »