
SALIMA NAJI
- Site : https://salimanaji.com
- Adresse : 12, rue de Tanger Kénitra MAROC 14000 KENITRA
Dans son ouvrage manifeste, "Architectures du bien commun, éthique pour une préservation", (Genève : Métis presses, 2025 seconde édition), Salima Naji raconte son parcours, du sauvetage d’architectures collectives à des architectures sociales où l’ensemble des savoir-faire issus de ces sites remarquables, est transféré dans des projets sociaux et étatiques « contemporains » : bâtis avec des entreprises locales dans le cadre réaliste des marchés publics.
Architecte DPLG (École nationale supérieure d’architecture de Paris-La-Villette 2002) et anthropologue (thèse de doctorat de l’EHESS Paris 2008), usant de cette double casquette, défend une architecture à dimension humaine, innovante et respectueuse des écosystèmes. Elle ancre l’architecture dans la matérialité des territoires, pour de grands projets portés par le gouvernement marocain, la revitalisation du Ksar d'Assa (2005-2011) ou encore la régénération de la forteresse d'Agadir (2017-2022), comme pour des projets plus modestes conçus avec les communautés dans l'arrière-pays.
Sa pratique est doublée d’une activité scientifique dans de nombreux programmes de recherche-action internationaux qui interrogent la durabilité et la relation profonde entre les sociétés et leur environnement. Sa thèse de doctorat en anthropologie sociale (École des hautes études en sciences sociales à Paris) a pour objet une réflexion sur l’héritage de l’institution des greniers collectifs et vient compléter une formation Beaux-Arts et un troisième cycle en Arts, Esthétique et technologies de l'image à Paris 8. Elle est membre du comité scientifique du Musée berbère du Jardin Majorelle depuis sa création en 2011 dont elle a notamment conduit la section d'architecture mais également plus récemment, le commissariat d'une exposition de synthèse au Mucem de Marseille.
Global Award for sustainable architecture, 2025 (Venise), Mention Honorable du Prix de l’Institut royal d’architecture du Canada (IRAC-RAIC), Grande médaille d’or de l’Académie d’Architecture de France en 2024 (Paris), Prix européen d’architecture Philippe Rotthier (Mention renouveau des techniques vernaculaires, Bruxelles). Elle est Chevalière des Arts et des Lettres de la République française pour l’ensemble de son parcours (2017), compte parmi les 100 women architects in practice repérées par le RIBA (Royal Institute of British Architects) en 2023 ainsi que tout dernièrement avec The Bloomsbury Global Encyclopedia of Women in Architecture (1960–2020), 2025.
Salima est née à Rabat le 19 mai 1971, de Elise Ségur, professeur de mathématiques dans l'enseignement public au Maroc, et de Ameur Naji, géomètre-topographe. C'est parce que toute la famille se retrouve auprès du père et ses équipes dans le Maroc rural, depuis son enfance, qu'elle a pu ensuite développer le sauvetage de greniers collectifs (une dizaine), de mosquées et synagogues, d'habitats collectifs ksours ou quartiers (dans cinq provinces du Royaume). La région de sa mère, l'Occitanie, est une région riche en patrimoines bâtis, importants à ses yeux et qu'elle découvrira émerveillée petite, lors des grandes vacances où son grand oncle maternel lui communique le virus de la terre crue et de la pierre, en tant que bâtisseur.
Son voyage au Mali en 1995 est fondamental : elle découvre, pendant 40 jours, des traditions constructives en terre crue alors intactes, à Djenné, Mopti, Gao, où elle y rencontre des constructeurs, en pays Dogon, sur le fleuve Niger. Ses premières recherches portent sur l'architecture de terre du MAROC, "Agonie des hautes demeures de terre crue de la vallée du Dadès, Maroc présaharien", 1994 Maîtrise d’Arts Plastiques, Université de Paris VIII, Mention TB. Mon troisième cycle DEA est soutenu en 1996 D.E.A Esthétiques Sciences et Technologies des Arts, "Des témoignages encore vivants de l’art berbère dans les architectures du Maroc présaharien", Co-direction de recherche Université de Paris VIII (Laboratoire A.T.I) et Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales où j'entamerai une thèse en 1999 en anthropologie sociale. Elle a publié de multiples ouvrages, "Art et architectures berbères" Edisud, 2001, "Greniers collectifs de l'Atlas", 2006, "Ksar d'Assa", 2011, la préface à la réédition de "Kasbah berbères de l'Atlas (1938) Henri Terrasse (Actes Sud 2010) et des catalogues d'exposition comme Amazighes, Mucem-Presses du réel, 2025.
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Liste des projets
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Régénération de la Citadelle d'Agadir Oufella, Agadir MAROC (2017-22)
CONTEXTE HISTORIQUE
Située sur un promontoire impressionnant surplombant une baie sur l'Atlantique, propice au commerce international, la forteresse d'Agadir incarne depuis plus de six siècles, l'importance de ce port où convergeaient les grandes routes caravanières et notamment celle du sucre. Classé monument historique marocain depuis 1932, ...
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Collège du plateau de Timenkar, Haut-Atlas, un néo-vernaculaire post-séisme (2024-25)
Construire le cadre d’une reconnaissance des principes parasismiques vernaculaires pour lutter certes contre le risque sismique mais aussi le risque climatique, et s’attacher à développer une filière locale autour de la pierre et du bois local. (Inutile de préciser que le béton armé est proscrit !)
Le séisme de septembre 2023 a permis q...
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Souk colonial (1939) de Tablaba (2007-2012-2021)
CONTEXTE HISTORIQUE
Au-dessus de la vaste palmeraie ancienne de Taghjijt, trône Tiguemmi n’Uguelid : une citadelle perchée du XIIème siècle, ville-garnison almohade, bâtie à quelques kilomètres de Targa Ukhdeir, un ribat almoravide édifié auprès de tribus possédant de vastes greniers collectifs, historiquement antérieurs (également r...
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Réhabilitation de la Villa Carl Ficke (1913) et de son parc dans Casablanca (2016-24)
Cette demeure est le témoin muet d'une période de l'histoire de l’urbanisme dans ce premier grand port de l’Afrique. Elle incarne ainsi l'idée d'un unicum : un lieu singulier, unique, un lieu de mémoire. Il raconte une étape de la formation de la ville de Dar El Beida. Il nous parle aussi de l’histoire du royaume du Maroc, une histoire d...
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Dar Sania, Maison des artisan.e.s, Oum Gardane (2016-17)
Ce projet s’inscrit dans un ensemble d’études architecturales lancées par l’Agence du Sud en 2016 destinées à promouvoir une « économie sociale et solidaire » et où nous avons proposé une démarche d’écoconception réactivant une logique de l’architecture vernaculaire – qui doit s’entendre comme une architecture située plut...
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Centre d'Interprétation du Patrimoine sur la ville de Tiznit (2013-2025)
Ce projet s’inscrit ainsi dans la volonté de revaloriser le centre historique de l’ancienne médina. Situé dans l’enceinte d’une kasbah (citadelle) bâtie en 1810, le projet comprend la restauration du monument puis la création d’un centre d’interprétation du patrimoine (CIP). Le parti pris du projet consiste à proposer un cheminem...
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Ancien tribunal colonial de Tafraout (1939) reconverti en point d'information (2023)
Ce lieu au moment où on nous le confie a été défiguré par une mauvaise rénovation de béton, qui cependant, n'a pas sacrifié les intérieurs qui datent des années 1930. Une fois relevé l'édifice et mieux compris son histoire, nous voulons donné un exemple de réhabilitation à suivre pour les particularismes régionaux des demeures de la...
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Maternité de Tissint (2015)
Une Maison de la maternité articulant pierre et terre
Pour la jolie oasis de Tissint, actuellement défigurée par un urbanisme chaotique, une petite Maison de la maternité a été proposée, entièrement en terre sur un socle de pierre. La porte d’entrée, sorte de bouche tout en longueur, fait référence aux portes régionales en saillie, e...
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Centre culturel et bibliothèque (2017-18)
Comme la maternité de Tissint pour le premier et la trentaine de projets construits ensuite en s'inspirant du vernaculaire dans les provinces de Tiznit, Tata, Oued Noun, Taroudant, les projets sont d’une grande diversité : centres culturels, foyers féminins, salle polyvalente, salle d’accouchement, et autres, dans des localités dont le plus...
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Réhabilitation et mise hors d'eau d'un monument fondateur (2012-2015)
De cette mosquée, aux deux âges superposés, mise au jour par les fouilles et stabilisée, le programme prévoyait de s’occuper du minaret très ruiné et fragilisé mais ayant conservé une partie de son exceptionnel décor. Cet ensemble architectural vient témoigner de l'importance de la cité d’Akka, liée à la mythique cité médiéval...
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Maison des femmes 2018
En 2017, un appel d’offres a été lancé pour construire plusieurs Maisons destinées aux femmes, dans des communes rurales enclavées de la province de Tata. Auparavant, nous avions déjà réalisé des petites maisons de femmes en terre et en pierre dans cette même province pour le compte de l’Initiative pour le Développement Humain (2015)...
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Musée de la résistance (2021)
Toute l’enveloppe du bâtiment est en pisé, adobe et pierre (épaisseur 60 à 80 cm, avec des murs pyramidaux : les RDC ont des largeurs plus larges qu'à l'étage). Les lieux servants et la salle de présentation sont en adobes sans aucun apport de ciment et la charpente est traditionnelle en tataoui, ce fameux tressage de palmes colorés ou de...
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